Une étude comparative des prix à Saint-Pierre-et-Miquelon

18 avril 2018

La Commission européenne a lancé une étude spécifique des prix dans l’Archipel qui permettra des comparaisons avec d’autres régions (métropole, Outre-mer, Canada).

Docteur en Sciences Economiques à l’Université de la Réunion, M. Zoulfikar MEHOUMOUD ISSOP est arrivé dimanche à Saint-Pierre pour une durée d’une semaine lors de laquelle il rencontrera différents acteurs économiques et institutionnels. Par le passé, il a construit des variables statistiques et des modèles économiques adaptés aux spécificités des DOM, notamment en matière de prise en compte de la cherté de la vie.
Pilotée par Archipel Développement, l’étude associe la Collectivité Territoriale, l’IEDOM et l’Etat.

C’est une évidence pour les insulaires : 1 euro ne vaut pas la même chose dans l’Hexagone que dans l’Archipel. La première publication sur le PIB initiée par l’IEDOM en 2007 rappelait d’ailleurs que : « les comparaisons de PIB par habitant entre pays ou régions ne sont valables qu’en raisonnant en parité de pouvoir d’achat (…). Or, à ce jour, aucune comparaison de niveaux de prix intégrant Saint-Pierre-et-Miquelon n’a été effectuée. Cependant, le niveau des prix sur l’île est plus élevé qu’en métropole à cause de plusieurs facteurs : l’étroitesse du marché, les coûts de transports des produits importés et les salaires relativement élevés. » Au-delà de cette réalité vécue au quotidien, aucune étude comparative n’a jamais été menée pour Saint-Pierre-et-Miquelon, le seul territoire français dans cette situation avec Wallis-et-Futuna.

Parmi les données attestant d’un fort différentiel de prix avec la métropole, l’indice des prix à Saint-Pierre-et-Miquelon a grimpé de 76,2% en 20 ans, un rythme deux fois plus élevée qu’en métropole (+31,7% d’inflation sur la même période). Pourtant le PIB/habitant continue d’être utilisé sans précaution statistique, ce qui désinforme sur les réalités du territoire.

Alors que la Polynésie Française et la Nouvelle-Calédonie ont pu évaluer leur différentiel de prix autour de 40% avec la métropole, les experts ont ainsi établi qu’un salaire annuel de 40 000 euros équivaudrait en fait à environ 28 000 euros de « pouvoir d’achat métropolitain » dans ces îles. Une différence de taille qui fausse toute comparaison.

L’Union européenne est venue apporter une solution avec cette étude statistique des prix dont les premiers résultats sont attendus courant juin.

 

Contact presse
Olivier GASTON, Archipel Développement
Directeur
Tél. : 05 08 41 15 15 

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